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Actionnariat-salarié : Un combo qui a tout pour être gagnant
21 novembre 2022 La vie eco
Une pratique qui peine à trouver son chemin. Elle est portée par les groupes bancaires marocains et les filiales d’entreprises étrangères et est soumise à des conditions liées surtout au délai de détention des actions.
Il est une pratique financière et sociale qui en est toujours à ses balbutiements au Maroc. Il s’agit de l’intégration des salariés dans le capital d’une société, a.k.a. l’«actionnariat-salarié». Actuellement, une dizaine d’entreprises s’est livrée à cet exercice, dont les groupes bancaires marocains ou les filiales marocaines de sociétés étrangères. Les salariés d’Attijariwafa bank, par exemple, détiennent 2,17% du capital, ceux de la BCP 5,15%, du CIH 5,27%, ceux de la BOA 1,075% et ceux de LabelVie 1,90%. Les groupes étrangers sont plus nombreux à
réaliser ce type de pratiques, comme L’Oréal, dont les salariés de la filiale marocaine ont pu prendre part pour la 1ère fois au plan d’actionnariat du groupe, avec 25 souscriptions, Veolia, Sanofi, Vinci, Capgemini….
Ces opérations de participation des salariés dans le capital s’effectuent généralement à travers une augmentation du capital ou une introduction en bourse. Une décote est souvent proposée aux salariés pour les inciter à adhérer à l’opération, allant de 10 à 20% par rapport à une moyenne des cours de quelques jours avant l’opération. Dans les notes d’informations de ces opérations, l’on comprend que les dirigeants lancent ces opérations lors de la mise en place d’un projet de développement sur un certain nombre d’années, histoire de s’assurer la stabilité du personnel et de l’impliquer fortement dans les programmes de croissance, mais aussi pour renforcer les fonds propres et financer le plan de développement.
Ce statut hybride entre salarié et actionnaire est bénéfique aussi bien pour l’équipe dirigeante que pour le salarié. Selon sa vision d’avenir et son plan de carrière, le salarié adhère à ce dispositif pour assurer une épargne, profiter du potentiel de hausse des cours dans le cas d’une cotation à la bourse et accéder à toute information sur l’entreprise. Sara Elouadi, enseignante-chercheuse à l’Université Hassan II de Casablanca, énumère trois types de satisfaction du salarié-actionnaire : la satisfaction intrinsèque liée à la fierté de devenir actionnaire de son entreprise. La satisfaction instrumentale qui émane de la perspective du gain financier lié aux dividendes et la satisfaction extrinsèque qui provient du pouvoir politique qui accompagne l’accès au statut d’actionnaire, à savoir la participation à la prise de décision et le droit à l’information financière et stratégique.
Bien que la proposition faite aux salariés de devenir actionnaires de la société soit accompagnée d’une décote par rapport au cours du moment, elle n’est pas dépourvue de conditions. L’une d’elles tient notamment au délai de détention des actions acquises. Attijariafa bank, par exemple, a exigé lors de sa dernière augmentation de capital réservée à ses salariés de garder les actions pendant une durée de 3 années, suite auxquelles l’actionnaire peut les vendre à hauteur de 20% du stock, annuellement. Une autre option est proposée, celle de les détenir pendant 5 années consécutives et de les vendre d’une traite, selon le souhait. Toutefois, le groupe a introduit des exceptions à la liquidation des titres, en cas de mariage, de divorce avec garde des enfants… Si l’une des conditions n’est pas respectée ou encore si l’actionnaire-salarié démissionne, la différence entre le prix de la souscription et le cours de clôture de l’action doit être restituée, en cas de hausse des cours. Ce type de conditions est classique chez les autres opérateurs ayant intégré leur personnel dans le capital de leur entreprise, que ce soit pour LabelVie, la BCP ou d’autres.
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