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Finance verte : L’heure est à l’action
02 novembre 2020 Aujourd'hui le maroc
Le Maroc, premier pays arabe à adhérer à l'initiative d'une économie durable.
La crise sanitaire a souligné la nécessité cruciale d’une action coordonnée pour financer une économie plus durable et plus résiliente. Une conclusion tirée par la plateforme internationale sur la finance durable (IPSF) dans son premier rapport annuel. Cette publication décrit le rôle crucial de la finance durable dans le contexte actuel. Elle donne un aperçu du travail accompli durant l’année écoulée par cette plateforme dont le Maroc est membre. Cette analyse facilitera ainsi à l’IPSF la comparabilité et la convergence des approches. Un effort qui selon la plateforme permettra aux juridictions de continuer à développer des outils de régulation afin de mieux exploiter les ressources du système financier dans cette transition vers la durabilité.
Le Maroc, premier pays arabe à y adhérer
Le Maroc fait partie des premiers pays à avoir manifesté son adhésion à cette initiative de l’Union européenne fondée en octobre 2019. Il s’agit par ailleurs de l’unique pays arabe membre de cette plateforme. Le Royaume y siège aux côtés de l’Argentine, le Canada, le Chili, la Chine, l’Inde et le Kenya. Cette base s’est élargie en 2020 pour accueillir l’Indonésie, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, le Singapour, la Suisse et le Sénégal. Ces 14 pays représentent environ la moitié du PNB mondial, de la population et des émissions de gaz à effet de serre. «La croissance du nombre des membres est un signe encourageant qu’un nombre croissant de juridictions reconnaissent le rôle vital que le financement peut et doit jouer pour aider à résoudre les problèmes mondiaux», peut-on relever dans ce sens.
Le rapport présente un bilan des tendances mondiales et des travaux politiques visant à mobiliser des financements durables pour relever nos défis environnementaux. Le Maroc consent depuis ces dernières années un effort considérable pour verdir son économie. Plusieurs initiatives ont été menées dans ce sens. En 2018, l’AMMC a modifié ses obligations vertes en introduisant deux nouveaux types d’instruments, à savoir les Social Bonds et les Sustainability Bonds (obligations sociales et durables). A cela s’ajoute l’élaboration d’une feuille de route pour le développement d’une finance orientée climat ainsi que la définition d’un cadre national pour le développement de la finance durable au Maroc. Notons que la participation du Maroc à la préparation de ce premier rapport a été coordonnée par la Direction du Trésor et des finances extérieures relevant du ministère de l’économie, des finances et de la réforme de l’administration, avec des contributions de l’Autorité marocaine des marchés de capitaux et de Bank Al-Maghrib.
Les marchés financiers durables en accroissement
Le rapport de l’IPSF a confirmé que des progrès notables ont été jusque-là réalisés mais beaucoup reste à faire. «En effet, les marchés financiers durables ont connu une croissance massive en volume et en diversité au titre des dernières années. Toutefois leur croissance est encore loin d’être suffisante pour atteindre les objectifs», peut-on lire de l’IPSF. Et de poursuivre que «les outils politiques sur lesquels se concentre le travail de l’IPSF ont la capacité d’être très efficaces pour accroître davantage la finance durable».
L’IPSF observe dans ce sens un potentiel prometteur d’adoption des taxonomies qui se développent davantage au sein de ses membres. La plateforme remarque également une amélioration des communications liées à la durabilité. Il ressort également que la majorité des membres a d’ores et déjà fixé des exigences réglementaires obligatoires dans ce domaine tandis que d’autres membres commencent à s’y mettre. Se référant à l’IPSF, ces outils contribueront à améliorer la transparence et l’efficacité sur les marchés financiers durables.
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