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La franchise en grande difficulté, malgré les espoirs

28 janvier 2021 Libération

Le secteur de la franchise et du commerce organisé au Maroc trouve des difficultés à se mettre en ordre de marche.

Pour les professionnels du secteur, il est fort à parier que l’année 2021 sera décisive.Aprèsla réduction du nombre de leurs clients et de leurs activités, toussecteurs confondus, les commerces continuent d’être sous perfusion, grâce aux nombreusesinitiatives prises par l’Etat, dans une tentative de leur apporter une bouffée d’oxygène et de leur permettre de prendre en charge et de respecter leurs engagements vis-à-vis de divers parties prenantes, rapporte la MAP. Dans une déclaration à la MAP, Mohamed El Fane, président de la Fédération marocaine de la franchise (FMF), a salué les effortsfournis par les différents acteurs publics, eu égard à la situation critique à laquelle font face les acteurs de la franchise et du commerce organisé depuis le début de la pandémie de Covid-19, notamment au niveau des actions et initiatives de soutien prises parle Comité de veille économique (CVE). Il a toutefois incité à davantage d’efforts et de mesures tangibles à l’instar des pays étrangers, à travers, entre autres, des subventions pour la prise en charge des charges fixes incluant les loyers et la masse salariale, ainsi que l’abattement des engagementsfiscaux, mais également desfinancements à faible taux. Pour M. El Fane, il s’agit également de mettre en place un programme d’accompagnement et d’assistance technique pour la revue des business model pour les franchises, ainsi que l’intégration des commerces dansles programmes de digitalisation mis en place exclusivement pour les industriels, afin d’accompagner la transformation et la mise à niveau des franchises. Revenantsur la baisse d’activités, le président de la FMF a mis en relief la situation d’asphyxie que subissent les franchises et le commerce en réseau au niveau national, avec 40% de ces commerces qui ont été contraints de cesserleurs activités, estimant que, le reste arrivera à «suffocation »(sans l’intervention et la contribution des instances gouvernementales”). “Il est clair que cette donne a mené les entrepreneurs et dirigeants à une situation de désarroi et présente des risques inévitables au niveau économique et social”, a-t-il déploré. Pour le seul secteur de la restauration qui emploie plus de 1,2 million de salariés, M. El Fane a précisé que ce secteur est représenté aujourd’hui par plus de 100.000 unités de différentes tailles et spécialités, qui ont perdu 50% de leur chiffre d’affaires en moyenne et ont accusé un taux d’endettement additionnel de plus de 50%. Et d’ajouter que les chefs d’entreprise opérant dans la restauration, dont 80% ont connu une augmentation vertigineuse et critique en termes de taux d’endettement, de mobilisation de fonds propres et d’hypothèques des biens, ont été contraints d’arrêter totalement leur projet d’investissement, ce qui a impacté systématiquement tout l’écosystème composé notamment d’industriels, de distributeurs, d’imprimeurs et d’opérateurs en logistique. C’est dans ce sens que M. El Fane a souligné la nécessité de parvenir à une solution notamment pour la problématique des charges locatives, prônant ainsi une prise en charge d’un tiers des charges par l’Etat, et des deux autres tiers à part égale par le bailleur et le locataire, outre l’abattement de plus de 75% sur toutes les taxes communales et un passage du montant du crédit “Damane Relance” à deux mois de chiffre d’affaires, à l’instar des transporteurs et logisticiens.Al’exception de quelques secteurs à l’image de la grande distribution, l’électronique et l’industrie pharmaceutique qui ont pu tirer leur épingle du jeu, les professionnels de la franchise, qui sont au bord du gouffre, ne cachent pas leur crainte face à une éventuelle vague de faillite, d’autant plus que l’année 2021 a démarré notamment avec un couvre-feu national.

 

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