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La reprise des recrutements des intérimaires se confirme

09 mars 2021 Medias24

Les recrutements dans le secteur de l’intérim se poursuivent, même si tous les secteurs ne recrutent pas à la même vitesse.

Malgré la crise sanitaire et économique, les recrutements dans l’intérim ne faiblissent pas. Contactés par Médias24, quatre cabinets spécialisés dans le travail temporaire s’accordent à dire que les recrutements se poursuivent toujours, même si tous les secteurs ne sont pas logés à la même enseigne. "Nous avons redémarré nos activités normalement depuis l’été dernier. Les recrutements se poursuivent dans l’industrie agroalimentaire et le BTP, qui sont deux secteurs d’activité phares au sein de notre agence", nous dit Cyril Glenisson, fondateur et directeur général de Plus Intérim, qui a compensé la perte de certains clients avec d’autres clients.

De son côté, Patrick Cohen, directeur général de CRIT Maroc, se dit satisfait de la reprise d’activités qu’il recense au sein de son groupe. "Sur le mois de janvier 2021, nous sommes légèrement au-dessus du volume d’activités qui prévalait à la même période en 2019, et quasiment au même niveau par rapport à janvier 2020. Grosso modo, janvier 2021 a été très bon. Je dirais plus que nous avons obtenu des gains de part de marché ; nous avons signé avec de nouveaux clients. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de reprise : elle est bien là, mais encore un peu timide. En février, l’activité a été plus lente ; elle a tourné au ralenti car c’est un mois plus court que les autres. Avec août, ce sont nos deux mois faibles en termes de recrutements", explique-t-il.

Le BTP, un secteur qui tourne encore au ralenti

Les secteurs concernés par cette reprise sont le commerce, l’industrie agroalimentaire, la grande distribution et l’automobile. En revanche, le secteur des banques et assurances n’a pas réellement repris : "Beaucoup des salariés de ce secteur ont été et sont toujours en télétravail, et des processus ont été digitalisés. Ces deux facteurs n’ont pas été favorables au recrutement", souligne Patrick Cohen. Quant au BTP, c’est un secteur "en panne actuellement" : "Des chantiers sont prévus ; certains de nos clients travaillent sur d’importants projets, mais les recrutements tournent encore au ralenti." Enfin, la filière aéronautique "est toujours plombée" par la crise économique, indique Patrick Cohen, à l’instar des autres cabinets que nous avons contactés.

Sans surprise, un autre secteur actuellement au point mort est celui de l’hôtellerie et de la restauration. "Les employeurs n’ont aucune visibilité ; ils vivent au jour le jour et ne font pas de plans sur la comète. Le tourisme local ne suffit pas : tant que les frontières resteront fermées, les recrutements dans ce secteur ne reprendront pas. Même constat pour la restauration : l’un ne va pas sans l’autre. L’un de nos clients nous a dit récemment ne pas s’attendre à une reprise de l’activité, et donc des recrutements, avant décembre 2021, voire début 2022. Et encore : la reprise sera de toute façon légère", nous dit Claudia Gaudiau Francisco, secrétaire générale de l’entreprise Tectra, spécialisée dans le recrutement intérimaire.

En revanche, les autres secteurs "ne sont pas à plaindre". Dans le domaine de l’industrie, en particulier dans l’industrie de la santé et métallurgique, l’agroalimentaire et l’automobile, "les recrutements reprennent doucement mais sûrement".

Les entreprises plus enclines à recruter pour des périodes courtes

Comme lors de notre dernier article, Claudia Gaudiau Francisco souligne que les entreprises ont du retard à rattraper et qu’il faut donc recruter pour tenir la cadence : "Notre activité en tant que cabinet de recrutement s’accroît parce que les activités des entreprises elles-mêmes sont en croissance : elles doivent rattraper le retard accumulé sur les chantiers qui ont été suspendus pendant les trois mois de confinement, produire davantage que ce qui était initialement prévu sur les carnets de commande... Tout cela nécessite une hausse des effectifs."

L’un de ses confrères dresse également un autre constat dont elle nous avait déjà fait part en septembre dernier : le manque de visibilité des entreprises les incite à recruter davantage des profils intérimaires que des CDI. "La crise n’est pas derrière nous ; les employeurs sont encore frileux et préfèrent recruter pour des périodes courtes", confirme en effet Boubker Benaissa, directeur de Adéquat Intérim.

Au sein de son cabinet, la reprise des recrutements est pourtant bonne. Nous sommes très satisfaits et optimistes concernant la reprise de l’activité dans le secteur de l’intérim", ajoute Boubker Benaissa. Un satisfecit tel que le groupe prévoit une croissance en hausse de 25% entre janvier et mars 2021 par rapport à la même période l’an dernier. Les recrutements repartent ainsi dans le secteur de la grande distribution, l’industrie agroalimentaire, le tertiaire, les banques et assurances, l’automobile et les sociétés spécialisées dans la vente de pièces et d’équipements automobiles, et celles spécialisées dans la qualité technique. En revanche, dans le secteur du BTP, plus précisément dans la construction métallique, les recrutements n’ont, pour l’heure, pas repris.

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