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Une production record de blé et de riz attendue à l’échelle mondiale

15 février 2021 Libération

La FAO prédit une forte baisse des stocks de céréales en 2021.

Les stocks mondiaux de céréales devraient connaître une forte baisse cette année, selon les nouvelles prévisions de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Les prévisions du mois de janvier 2021 laissent entrevoir une augmentation des volumes des échanges et une forte baisse des stocks mondiaux de céréales, a indiqué l’agence onusienne dans son bulletin sur l’offre et la demande de céréales.

D’après les nouvelles prévisions de l’organisation internationale, les stocks mondiaux de céréales devraient diminuer de 2,2% et atteindre 801 millions de tonnes, leur niveau le plus bas depuis cinq ans. Ils accuseraient ainsi un « repli de pas moins de 64.3 millions de tonnes par rapport à décembre et de 17,8 millions de tonnes par rapport à leur niveau d’ouverture et leur niveau le plus bas depuis cinq ans », a souligné la FAO.

Pour les économistes de l’agence des Nations unies, cela ramènerait le rapport stocks/utilisation de céréales au niveau mondial à 28,3%, soit le niveau le plus bas depuis sept ans, et ces nouveaux chiffres traduisent un fort ajustement à la baisse des stocks de maïs en Chine.

Le rapport, qui s’intéresse à l’évolution de la production, à la consommation, aux échanges et aux stocks au niveau mondial, estime désormais à 465,2 millions de tonnes la quantité de céréales qui seront échangées dans le monde en 2020-2021. Ce qui correspond à une forte augmentation de 5,7%, par rapport à la campagne précédente, qui constituait déjà un record.

Soulignons que la révision à la hausse de ces estimations « s’explique par les achats importants de maïs par la Chine, notamment aux Etats-Unis », a fait savoir la FAO ajoutant en outre que le commerce international du riz devrait augmenter encore plus, de 7,9%, suite à la forte hausse des exportations de l’Inde.

Dans son rapport, l’organisation précise que ses nouvelles prévisions intègrent les résultats d’une révision - jusqu’à 2013-2014 - du bilan de l’offre et de la demande de maïs pour la Chine. L’agence ajoute que « les achats de maïs d’une ampleur inattendue effectués par ce pays ces dernières semaines traduisent une demande d’aliments pour animaux beaucoup plus élevée et des disponibilités intérieures plus faibles que prévu, ce qui est probablement lié à la reprise rapide de la production porcine après l’épidémie de peste porcine africaine ».

Selon les dernières estimations de la FAO pour 2020, la production de blé et de riz devrait atteindre un record. La tendance haussière ainsi observée devrait se poursuivre cette année, puisque « les premières prévisions indiquent une augmentation probablement modeste des cultures de blé d’hiver dans l’hémisphère Nord, soutenue par l’augmentation des superficies en France, en Inde, en Fédération de Russie et aux Etats-Unis d’Amérique ».

Selon toujours ces mêmes prévisions, dans l’hémisphère Sud, la production de maïs devrait diminuer quelque peu en Argentine et au Brésil par rapport aux niveaux records, tout en restant supérieure à la moyenne. Les perspectives de production en Afrique du Sud et dans les pays voisins sont favorables.

Il est à noter que les dernières prévisions concernant la production mondiale de céréales en 2020 s’établissent à près de 2.744 millions de tonnes, en légère hausse (0,1%) par rapport aux prévisions précédentes datant de décembre, a relevé la FAO dans son bulletin.

Parmi les céréales principales, les prévisions concernant la production mondiale de blé ont été révisées à la hausse de 4,8 millions de tonnes et atteignent le record historique de 766,5 millions de tonnes.

Enfin, comme nous l’avons souligné dans une de nos éditions précédentes, les cours mondiaux des produits alimentaires ont connu en janvier dernier leur huitième mois consécutif de hausse. Des chiffres publiés par l’organisation, il ressort, en effet, que l’indice FAO des prix des produits alimentaires s’est élevé en moyenne à 113,3 points au premier mois de l’année 2021, marquant ainsi une hausse de 4,3% par rapport à décembre 2020 et atteignant son plus haut niveau depuis juillet 2014.

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