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La transformation de la CCG en une banque publique va permettre aux TPE-PME d’accéder au financement
14 juillet 2020 L'observateur
Suite à cette crise de Covid-19, l’Etat s’est rendu compte que les banques classiques ne peuvent faire face aux besoins de financement des TPE et PME.
D’où la décision de l’accélération de la création d’une banque publique. Nous avons demandé cela déjà en 2005 surtout avec l’échec du programme moukawalati et même avant en 1995 suite aux problèmes du crédit jeune promoteur. Ce projet a été prévu depuis longtemps et le gouvernement n’a jamais franchi le pas. Aujourd’hui, avoir une banque d’état spécialement dédiée aux TPE-PME se concrétise. Les pouvoirs publics deviennent donc de plus en plus conscients des difficultés vécues par les TPE-PME et veulent les accompagner et les encourager. Et cette nouvelle banque va permettre aux TPE-PME d’accéder au financement, ce qui était toujours difficile via les banques classiques. Ceci créera aussi de la concurrence au niveau du système bancaire et donc permettra de lancer de nouveaux produits dédiés pour ces stuctures. C’est vrai on aura toujours le problème de représentativité au sein de plusieurs instances. Mais on reste optimiste et notre défi actuel est d’être représenté d’abord dans le Conseil d’administration de cette Banque d’Etat et par la suite travailler avec tous les partenaires pour mettre en œuvre une feuille de route.
Qu’en est-il du crédit relance TPE? Quelles difficultés d’octroi?
Pour la relance, on constate que le gouvernement n’a pas un vrai programme de relance pour toutes les entreprises du Maroc. Je vous donne l’exemple des TPE-PME, l’Etat a prévu deux produits : « Relance TPE » pour les TPE qui réalisent moins de 10 MDH de chiffres d’affaires et « Damane Relance » pour les PME qui font plus de 10 DH. Le montant de ce crédit ne dépasse 10% du chiffre d’affaires. Mais ce 10% pose un réel problème pour les TPE et pour les banquiers. J’ai eu plusieurs contacts avec les banquiers et les TPE qui demandent de supprimer cette condition imposée par la CCG pour accéder à ce crédit. Cette proposition bloque plusieurs demandes et ne laisse pas le choix aux banquiers pour octroyer du financement à leurs clients qui sont des vrais TPE et qui ont besoin de financement pour redémarrer. Les bilans des dernières années ne reflètent pas les vrais potentiels des TPE car plusieurs ont plus recours au cash. Comme je le dis toujours, les TPE ont un pied dans le formel et l’autre dans l’informel. Il faut donc nous adapter à cette réalité et mettre tous les moyens possibles pour réussir le cap de la transformation du secteur informel en formel.
Après la reprise, comment se porte aujourd’hui les TPE?
La situation des TPE-PME est de plus en plus grave. Pendant la pandémie ces entreprises ont été lourdement impactées malgré les mesures prises par le Comité de Veille Economique. D’ailleurs, seules quelques unes en ont bénéficié puisqu’elles n’étaient pas représentées au niveau de ce comité. Les résultats d’une étude réalisée par notre Confédération Marocaine de TPE-PME sur les effets de la crise économique causée par Covid-19 sur les TPE-PME, Auto-entrepreneurs et Coopératives pendant la pandémie ont révélé que plus de 83% de ces entreprises étaient en arrêt total d’activités. 17% elles, ont continué à travailler ou ont changé leurs activités vers d’autres plus sollicitées. Aussi, on note que presque tous les secteurs sont concernés à des degrés différents. Les services viennent en tête de liste suivis du commerce, du bâtiment, de l’industrie, du tourisme, l’artisanat, l’agroalimentaires, l’événementiel & communication, etc ….Compte tenu des mesures prises par l’Etat, ces activités n’ont bénéficié d’aucun type d’accompagnement ni de soutien, surtout pour la catégorie des TPE et PME. Ces dernières avaient besoin de financement en particulier. Et la ligne de financement qui a été lancée pour soulager la souffrance de ces entreprises « Damane Oxygène » avait profité durant cette période plus aux moyennes et grandes entreprises qui ont demandé toutes un plafond de 20 MDH. Les demandes émanant des TPE-PME pour des montants allant de 100.000 DH à 200.000 DH ont été rejetées. Récemment, les banques et la CCG ont rectifié le tir et ont commencé à répondre aux besoins des TPE-PME.
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