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Campagne 2023-2024 : les agriculteurs entre l’enclume de la sécheresse et le marteau de l’inflation des intrants
17 octobre 2023 Le Matin
Les agriculteurs spécialisés dans la céréaliculture s’apprêtent à démarrer les chantiers de préparation des sols, pour la campagne 2023-2024. En nourrissant l’espoir que le ciel soit plus clément cette année, le monde agricole est confronté à deux défis de taille. Gérer les effets des années successives de sécheresse sur la qualité des sols et rationnaliser davantage l’utilisation des intrants, en particulier les fertilisants azotés qui subissent une inflation insolente.
Le monde agricole s’apprête à démarrer les travaux de préparation des sols pour la campagne agricole 2023-2024. Même si ce n’est pas encore trop tard pour les premières gouttes de pluie, cette campagne s’annonce difficile à plus d’un égard, en particulier pour les petits et moyens agriculteurs. En effet, explique au journal «Le Matin», Abdelmoumen Guennouni, ingénieur-agronome, l’inflation qui touche, depuis pratiquement deux ans, les intrants agricoles, contraint les agriculteurs à n’utiliser que le minimum requis en termes de fertilisants.
En plus, poursuit l’expert, la succession des années de sécheresse a impacté la qualité des sols. Ce qui rend leur préparation pour les semis une mission compliquée. «La sécheresse a l’effet d’accentuer l’érosion des sols en les rendant plus fragiles, en réduisant leur teneur en matières organiques et en en dégradant leur qualité», développe l’ingénieur-agronome. Si ce phénomène ne concernait, par le passé, que quelques régions du pays, caractérisées par une faible pluviométrie, force est de constater qu’aujourd’hui, de plus en plus de zones agricoles souffrent de la dégradation des sols. Ce qui impacte significativement le rendement des cultures céréalières. Guennouni affirme, par ailleurs, qu’en dépit des épisodes successifs de sécheresse, les superficies dédiées à la céréaliculture ne devraient pas connaître un rétrécissement significatif lors de la campagne actuelle. Son explication : «Hormis leur métier de céréaliculteurs, les petits et moyens agriculteurs n’ont pas d’autres sources de revenus. Ce qui fait que, malgré l’impact des aléas climatiques et l’inflation des intrants agricoles, ils tiennent à leur métier, parfois en s’endettant lourdement, tout en nourrissant l’espoir que le ciel soit plus clément cette année».
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