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Export: Comment faire du digital une arme redoutable

29 mars 2021 Fnh

Faire du digital un puissant levier de croissance des exportations nécessite un travail de longue haleine.

L’export est une activité pas aisée pour les entreprises marocaines, notamment les TPME. Pour preuve, d’après les derniers chiffres, le Maroc ne compte qu’entre 5.000 et 6.000 entreprises exportatrices. Autres données parlantes  : seul 1% des exportateurs marocains (une cinquantaine de sociétés) réalise plus de la moitié (55%) du total des exportations. De plus, seulement 5% des exportateurs pèsent les quatre cinquièmes des exportations totales du pays (77%).

Au-delà de ces chiffres traduisant les lacunes du tissu entrepreneurial à l’export, force est d’admettre que la pandémie, qui a foudroyé la quasi totalité des économies à l’échelle mondiale, n’a pas épargné les exportations marocaines. Pour preuve, sur l’ensemble de l’année 2020, les ventes à l’étranger du Royaume ont reculé de 7,5% à 263,17 Mds de DH. Ainsi, il est opportun d’appréhender la place du digital dans la stratégie exportatrice des entreprises marocaines.

Et ce, compte tenu du contexte actuel toujours en proie à la pandémie, que les Etats peinent à freiner en dépit des vastes campagnes de vaccination. Sachant que d’après l’enquête menée par Dell Technologies, l’Ausim et le cabinet de conseil Bearing en janvier 2021 au Maroc auprès de 100 sociétés (dont 56% ont un effectif réduit situé entre 10 et 249 salariés), 36% des entreprises du panel prévoient de maintenir leurs budgets IT, 28% d’entre elles envisagent de dépenser plus et 35% de réduire leurs budgets, suite à la crise.

Un travail de longue haleine

A la question de savoir comment une entreprise marocaine peut tirer profit du digital pour ses exportations, Mohamed Benboubker, co-fondateur de la société technologique Mobiblanc, commence par assurer que cela nécessite un travail de longue haleine. «En dépit de la nécessité évidente pour les entreprises de se digitaliser pour être en phase avec leur écosystème (clients, fournisseurs, partenaires diverses, etc.), aujourd’hui, la plupart des sociétés se cherchent et tentent de s’adapter aux nouvelles donnes induites par la crise», analyse l’homme d’affaires dont l’entreprise exporte ses services, entre autres, en Afrique et au Moyen-Orient.

«Faire du digital un puissant levier des ventes à l’étranger pour une entreprise marocaine, nécessite un travail de longue haleine. La digitalisation est un processus qui ne doit pas concerner seulement la DSI, mais elle suppose l’implication de tous les départements», rappelle Benboubker. Ce dernier insiste également sur l’impératif pour les entreprises exportatrices de se fixer des objectifs clairs et investir massivement dans les process, les infrastructures et le capital humain afin de dynamiser les exportations grâce au digital.

La création de postes de chefs de projets, la mise en place de help desk et de services CRM (gestion de la relation client), ainsi que l’existence d’infrastructures de collecte de la data sont autant d’éléments indispensables pour booster la performance de l’export via le digital.

Le contact physique garde toute son importance

L’entreprise Mobiblanc a certes mené à bien ses activités aussi bien au Maroc que dans les pays étrangers, en dépit du contexte pandémique et son lot de restrictions. Toujours est-il que d’après notre interlocuteur, le contact physique et la relation humaine sont déterminants pour les exportations, notamment pour les relations commerciales BtoB. «Il est difficile pour un responsable d’entreprise issu d’un pays étranger de confier un marché à une entreprise marocaine sans connaître ou rencontrer physiquement les patrons de celle-ci», concède le patron d’entreprise, qui rappelle la centralité de la relation de confiance entre les dirigeants ou responsables d’entreprises pour le business.

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