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Finance participative: Ce que recommandent les experts pour un véritable décollage

20 mars 2023 Le Matin

Les banques et fenêtres participatives marocaines peinent encore à atteindre leur vitesse de croisière. Le constat que partage également la Banque centrale a été au coeur du débat lors de la première journée du Symposium sur la finance participative, le 16 mars à Casablanca.

Les experts intervenus suggèrent au secteur d’accélérer ses investissements dans l’élargissement du réseau commercial et multiplier les campagnes de communication auprès du grand public. Ce qui permettra de faire monter les dépôts à vue et dynamiser les financements.

Les banques participatives au Maroc jouent beaucoup plus le rôle de sociétés de financement que d'établissements bancaires. L’affirmation est de Mohamed Boulif, directeur associé de Finéopolis Al Maali. L’expert, qui s’exprimait lors du Symposium de la finance participative organisée par l’Académie des finances participatives et Groupe Le Matin, du 16 au 18 mars à Casablanca, indique qu’après pratiquement 5 ans d’exercice, les dépôts à vue collectés par l’ensemble des institutions bancaires participatives couvrent à peine 37% des financements mobilisés. Pourtant, précise Boulif, l’équation dépôts-financements est la clé d’un développement soutenu de la finance participative.

L’associé de Finéopolis Al Maali estime ainsi que le secteur a du pain sur la planche pour booster son attractivité et drainer davantage de clients. «Le renforcement de l’effort commercial des banques participatives est nécessaire en plus d’une accélération des investissements dans l’élargissement du réseau physique», suggère l’expert. Le constat de Boulif est partagé par Azzeddine Khoja, ex-PDG de Bank Zaitouna en Tunisie. Selon ce dernier, le taux de couverture des financements mobilisés par les dépôts à vue collectés par les banques participatives au Maroc est très faible. «Les établissements participatifs ont tout intérêt à renforcer leurs investissements dans l’élargissement de leurs réseaux d’agences et points de vente.

De même, un effort supplémentaire est à consentir dans le processus de l’éducation financière afin de faire connaître davantage au grand public les principes de la finance participative», recommande l’ex-patron de la banque Zaitouna et ex-directeur chez Al Baraka Banking Group. En évoquant l’expérience de la Tunisie dans le secteur, Khoja indique que les banques participatives ont investi massivement dans leurs réseaux physiques. «À chaque fois que nous inaugurions une agence, nous invitions le grand public à la cérémonie. Une manière de leur faire connaître les produits et les services offerts. Ce qui nous permettait de drainer davantage de clients», partage Khoja.

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