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Immobilier : inquiétudes pour la deuxième moitié de l’année
16 avril 2021 Le boursier
Le secteur immobilier évolue favorablement depuis le début de l'année. Les transactions sont en hausse et les prix se stabilisent.
Selon les professionnels du secteur, le deuxième semestre de l’année pourrait connaitre une chute des transactions puisqu’il coïncide avec les élections et la fin des avantages fiscaux accordés sur les droits d’enregistrement.
e secteur immobilier évolue favorablement depuis le début de l'année. Les transactions sont en hausse et les prix se stabilisent.
Ce secteur, qui était fragilisé pendant plusieurs années, a beaucoup souffert de la crise du Covid-19. Mais il a bénéficié en 2020 et 2021 de quelques mesures fiscales pour redynamiser le marché.
Joint par LeBoursier, Me Hafid Oubrayem, président du conseil régional des notaires de Casablanca, a indiqué que « le secteur de la promotion immobilière a connu une croissance entre 25 à 30% des transactions, au premier trimestre 2021 en comparaison avec la même période de l’année précédente ».
« Cette croissance concerne tous les segments mais en grande partie les logements sociaux », ajoute-t-il.
Du côté des prix, « on n’observe pas une évolution significative. Ils sont stables. Les promoteurs qui avaient baissé leurs prix les maintiennent au même niveau observé il y a quelques mois ».
Sollicité par LeBoursier, Mustapha Allali, vice-président de la Fédération Nationale des Promoteurs Immobiliers (FNPI), précise que « cette croissance a concerné surtout les deux premiers mois de l’année. Elle a été réalisée grâce aux avantages accordés en matière de droits d’enregistrement. Mais également grâce aux efforts fournis par quelques promoteurs sur les prix pour écouler les stocks ».
Néanmoins, ce dynamisme s’essouffle. « Un ralentissement commence à se faire sentir en cette période », souligne-t-il.
L’activité devrait ralentir au deuxième semestre
Le ralentissement observé en cette période risque de s’accélérer à partir du deuxième semestre.
« Je pense que le deuxième semestre de cette année ne sera pas aussi bon que le premier. Les séquelles de la crise seront ressenties au deuxième semestre, on anticipe un ralentissement de l’activité et un retard dans la réalisation des transactions », anticipe Me Hafid Oubrayem.
Notre interlocuteur établit ses anticipations sur la base de deux principaux facteurs : les élections et la fin des avantages fiscaux accordés sur les droits d’enregistrement.
Et d’expliquer : « Les élections auront lieu au milieu du deuxième semestre. Pendant la période des élections, il y a des changements qui s’opèrent dans l'administration, notamment dans certains postes clés. Il y a un arrêt des budgets qui se produit ainsi que la suspension des paiements des factures dans le cadre des marchés publics, etc. Ce sont autant d’éléments qui impacteront l’évolution de l’activité du secteur au deuxième semestre ».
« Et il y a également la fin des avantages fiscaux accordés au secteur, notamment en ce qui concerne les droits d’enregistrement. Ces avantages sont valables jusqu’au 30 juin 2021. Il serait opportun de garder ces avantages jusqu’au 31 décembre », souligne-t-il.
Sur le même registre, Mustapha Allali déclare que : « Nous espérons que la réduction de 50% sur les droits d’enregistrement soit maintenue cette année et que ça soit accompagné d’autres mesures, notamment pour encourager les acquéreurs à réaliser des transactions ».
Le secteur connait un manque de visibilité pour le deuxième semestre. Mais, dans tous les cas, « l’année 2021 sera meilleure que 2020, qui était une année exceptionnelle pour le secteur, malgré le ralentissement anticipé pour le deuxième semestre », conclut Me Hafid Oubrayem.
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