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Le commerce mondial des services en phase de reprise
18 mars 2021 Libération
La faiblesse persistante de certains secteurs et la distribution inégale des vaccins contre la Covid-19 font douter de la durabilité de la reprise.
Le commerce mondial des services reprend du poil de la bête, selon les dernières statistiques publiées par l’Organisation mondiale du commerce (OMC). «Après avoir fortement chuté pendant la pandémie, le commerce mondial des services semble être en phase de reprise depuis peu », a indiqué l’OMC. Le Baromètre du commerce des services de l’OMC, qui vise à mettre en lumière les renversements de tendance et l’évolution de la structure du commerce mondial des services, a fortement augmenté à 104,7, au-dessus de la valeur de référence de 100 pour l’indice et bien au-dessus du niveau le point bas de 91,2 au début de la pandémie. En effet, «la dernière valeur relevée est la plus élevée jamais enregistrée (d’une série remontant à 2000) et elle est bien supérieure à la valeur de référence de 100 qui indique une croissance conforme aux tendances récentes», a expliqué l’organisation internationale dans une note. Poursuivant son analyse de l’évolution du commerce mondial des services, l’OMC a également souligné que «cette nouvelle valeur de l’indice est aussi nettement audessus du niveau le plus bas de 91,2 enregistré au mois de mars 2020, au plus fort des mesures de confinement liées à la pandémie». Pour l’organisation, «cela suggère que la croissance du commerce mondial des services s’est accélérée au quatrième trimestre de 2020, après avoir atteint son plus bas niveau au deuxième trimestre et avoir connu seulement une légère reprise au troisième trimestre». Rappelons à ce propos que le commerce des services a plongé au deuxième trimestre 2020 et est resté faible au troisième trimestre malgré l’assouplissement des verrouillages dans de nombreux pays. Dans son rapport, l’OMC prévient toutefois que la faiblesse persistante de certains secteurs et la distribution inégale des vaccins contre la Covid-19 font douter de la durabilité de cette reprise. En effet, en raison de la distribution inégale des vaccins dans le monde et de l’apparition de nouvelles variantes du Covid-19, «les perspectives pour le premier trimestre 2021 et au-delà sont incertaines», a estimé l’organisation craignant que les restrictions de voyage et les verrouillages liés à la résurgence du Covid-19 pèsent également sur la reprise au terme des trois premiers mois de cette année. Des craintes qui seraient justifiées par le fait que «les mesures de confinement prises en réponse à la deuxième vague d’infections par la Covid-19 continuent, depuis le début de l’année, à peser sur la croissance et l’emploi dans les grandes économies». A en croire l’organisation, les statistiques qu’elle a recueillies montrent que l’incidence de la deuxième vague se manifeste dans les indices constitutifs du baromètre. Cela s’est, en effet, traduit par la faiblesse persistante du transport aérien et le ralentissement des services du secteur de l’information et de la communication (TIC) dont les indices se sont établis respectivement à 81,0 et 93,7. Si les gouvernements réussissent à vacciner un grand nombre de personnes contre la Covid-19, l’OMC assure que les vols internationaux de passagers pourraient connaître une reprise partielle au troisième trimestre. Pourvu que la propagation de nouveaux variants ne cause pas de nouveaux revers. En ce qui concerne la chute de l’indice relatif aux TIC, l’OMC précise que celle-ci « pourrait aussi s’avérer temporaire car elle semble avoir été causée par des confinements plus stricts aux Etats-Unis, ce qui a affecté certains services informatiques, alors que les services de télécommunication sont restés stables». Tout bien considéré, l’organisation a noté que la progression de tous les autres éléments constitutifs de l’indice a été supérieure à la tendance. «C’est le cas notamment de l’indice mondial des directeurs d’achats de services (105,3), de l’indice du transport par conteneurs (104,3) et de l’indice relatif à la construction (106,3)», a-t-elle cité. Soulignons enfin que l’indice relatif aux services financiers avait connu une hausse particulièrement forte (119,9), ce qui s’est traduit par la hausse des transactions financières internationales.
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