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Reprise progressive des activités productives à des rythmes différenciés

28 avril 2021 Libération

La consommation des ménages devrait se rétablir progressivement, selon la DEPF.

«L’ économie nationale devrait enregistrer un taux de croissance de 5,2% en 2021, soit 0,4 point de plus comparativement aux prévisions de la loi de Finances 2021 », a annoncé la Direction des études et des prévisions financières (DEPF).
« Les indicateurs conjoncturels disponibles début 2021 font état d’une reprise progressive des activités productives, précisant que cela se faisait à des rythmes différenciés selon les secteurs », a constaté la DEFP.
L’amélioration des perspectives de la campagne agricole 2020/2021, grâce aux précipitations abondantes des trois derniers mois de l’année, devrait ainsi « impacter positivement les autres branches agricoles hors céréaliculture (arboriculture, maraîchage, élevage...) », a estimé l’institution publique.
En effet, les précipitations abondantes et généralisées sur l’ensemble du territoire national enregistrées au cours du premier trimestre 2021 ont eu un impact très positif sur le déroulement de la campagne agricole, notamment à travers l’amélioration du couvert végétal en général et des parcours en particulier, la dynamisation des travaux d’entretien, l’amélioration des retenues des barrages à usage agricole et des niveaux des nappes phréatiques et l’amélioration de la situation de l’arboriculture fruitière, a fait savoir la DEFP.
L’évolution est telle qu’« en termes de production, le Département de l’agriculture s’attend à une amélioration de 28% pour les agrumes, de 14% pour les olives et de 4% pour les dattes», entre autres.
Un autre constat noté par la DEPF, relevant du ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration, « hors agriculture, des signes encourageants se profilent en vue, notamment au niveau des industries extractives, du BTP, de certaines branches du secteur industriel et des télécommunications ».
En effet, au terme des deux premiers mois de l’année 2021, le secteur extractif a poursuivi sa dynamique favorable des trois derniers trimestres, tandis que les ventes de ciment ont enregistré une reprise significative au cours du mois de mars 2021, soit une hausse de 40,2%.
Ce bond «a concerné l’ensemble des segments, notamment la distribution (+43,2%), le béton prêt à l’emploi (+34,3%), le béton PREFA (+46,3%), le bâtiment (+38,9%) et l’infrastructure (+13,3%)», a précisé la DEPF. Autres tendances incitant à l’optimisme, celles des indicateurs du segment «télécommunications».
En effet, «le parc global de la téléphonie s’est consolidé de 6,3% au terme de l’année 2020, après une hausse de 3,8% un an plus tôt, suite au renforcement du parc de la téléphonie mobile de 5,9% (après +4,3%) et de celui de la téléphonie fixe de 14,7% (après -6,6%) », a souligné la DEPF dans sa note de conjoncture du mois d’avril 2021.
La Direction a toutefois rappelé que «d’autres secteurs pâtissent encore des effets négatifs de la crise sanitaire, en l’occurrence le tourisme, l’aéronautique et le transport aussi bien portuaire qu’aérien».
Qu’à cela ne tienne, au niveau de la demande intérieure et dans un contexte marqué par une quasi-stagnation de l’inflation, la DEPF s’attend à un rétablissement progressif de la consommation des ménages en 2021, suite à l’amélioration prévue des revenus des ménages ruraux, ainsi que de la bonne tenue des transferts des MRE.
Bien qu’il peine à se redresser depuis le début de l’année, « l’investissement devrait bénéficier des mesures d’accompagnement prises par le CVE au profit des entreprises et de l’opérationnalisation du Fonds Mohammed VI pour l’investissement », a indiqué la DEPF.
Dans sa note, la Direction fait également part de la poursuite du redressement des échanges extérieurs à fin février 2021, en raison du recul limité des exportations comparativement aux importations. Cette variation s’est ainsi traduite par un allégement du déficit commercial de 15,9% et une amélioration du taux de couverture de 3,3 points, a-t-elle relevé.
Sur le plan du financement de l’économie, il ressort de ladite note que « les crédits bancaires ont maintenu, à fin février 2021, le même rythme de progression que le mois précédent, soit +4%, marquant, toutefois, une légère décélération comparativement à celui de l’année précédente (+4,2%) ».
La DEPF a également noté une évolution globalement positive des indices boursiers MASI et MADEX qui ont bondi au terme du premier trimestre 2021, respectivement de +1,7% et +1,6% par rapport à fin décembre 2020.

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